Tranche de vie aux iles Kerguelen

Le voyage sur l'OSIRIS a été mémorable. L'équipage est super sympas, et le
cuisinier nous fait découvrir des plats réunionnais comme par exemple la
rougaille !

Nous avons discuté avec le Capitaine de l'OSIRIS Michel qui nous a raconté ses histoires de matelot, l'ambiance était toujours au rendez-vous. En partant, on a contourné l'ile de l'Est :

Ile de l'Est

C'est une ile imposante n'ayant pas un caractère très accueillant ! Tout le monde est bien entendu dehors pour prendre des photos, moi y compris^^

La chambre

Etant en nombre légèrement supérieur par rapport au nombre de chambres disponibles sur le bateau, j'ai dormis à côté des moteurs. Des sortes de baches faisaient office de portes. On s'est partagé cette magnifique chambre 5 étoiles à 4 ! Etant à l'avant dernier sous-sol, les balancements du bateau se faisaient moins ressentir => tant mieux ! 


Un jour a été un peu plus rude que les autres. 9m de houle et des vents
allant jusqu'à 75 noeuds. Etonnamment, on ne s'en ai pas vraiment rendu compte, sûrement parce que tout le monde avait mis des patchs anti mal de mer^^.





L'arrivée sur Kerguelen approche. Le temps est beau et la mer est calme
. On longe les côtes de Kerguelen par l'Ouest. On peut voir le mont Ross qui est vraiment impressionnant.Les falaises sont abruptes et tranchants.





On s'enfonce dans le golf du Morbihan et les premiers passagers débarque
sur le chaland. Je ne débarquerai que le lendemain de notre arrivée, pour aider à mettre tous les BigBags sur le chalan.


Kerguelen enfin, nous voilà !! :)

Arrivée à Crozet, l'ile est très belle. La forme des falaises, le vent,
les animaux, on peut sentir que l'endroit est hostile. Du fait de la
surpopulation passagère de la base de Crozet, je loge dans la chambre du
magn-Sismo de Crozet Wen avec aussi le magn-Sismo de Amsterdam Ildut. 15
jours sur place, j'ai eu le temps de visiter un peu l'ile sans pour
autant trop m'éloigner de la base.
J'ai d'abord, pendant quelques jours aider des scientifiques du CNES dans la pose de bouée pour contrôler le niveau de la mer.
J'ai aussi fais des manips de manchots avec des ornitho-manchologues. D'abord le "catch de manchot"
 il faut prendre des poussins manchots en début de mue pour les peser, les mesurer et les
transponder. Après vient une autre manip, les échanges d'oeufs.
Apparemement le stress affecte la longueur de l'ADN chez le manchot. On
choisi alors 2 couple de manchot. Un couple là ou ils sont tous les uns
sur les autres (donc stressé) et un couple où ils ont de la place. On
effectue un échange d'oeufs entre ces 2 couples pour savoir si le stress
est causé majoritairement par les conditions environnementaux ou si il
est héréditaire. Ses manips étaient vraiment super intéressantes et
sympas à faire. Pour simplifier le procédé, on met une cagoule sur la
tête du manchot pour lui cacher les yeux de sorte qu'il s'agite moins.
Les manips se faisaient à la baie du marin. C'est une manchotière où il
y a des milliers de manchots royaux ainsi que des éléphants de mer et
des pétrels géants.  

Les jours passent et une info nous a été donnée : L'OSIRIS, un bateau
d'environ 50m de long va passer pour nous amener à Kerguelen ! Kerguelen
approche enfin !! :)
Le jour-J, On descend par groupe à la baie du marin. L'OSIRIS est au
mouillage à quelques centaines de mètre de la côte, un zodiac nous y
amène. Sans gilet, avec une eau à 4°C, beaucoup de vent et une houle
assez forte tout de même, le but du jeu a été de choper l'échelle de
l'OSIRIS. Pas simple mais mémorable.



Une fois sur l'OSIRIS, on a passé
la journée à ranger les big-bag destinés pour Kerguelen. Le lendemain,
on était partis pour Kerguelen, port au Français !

Le Marion Dufresne est vraiment un beau bateau, confortable. Les premiers jours en mer sont calme, le temps est beau, tout le monde sort son appareil photo pour mitrailler.

Grand Albatros

Bar

 On mange tous les jours à heures fixes, les repas sont vraiment bon et le service de qualité.
Je partageais ma chambre avec un ornithologue qui part pour l'ile d'Amsterdam. Arrivée à quelques jours en mer, quelques personnes ont commencés à ressentir les effets de la mer sur eux... Heureusement, les "mercalm" et les patchs étaient disponibles^^.

Enfin arrivé à Crozet, après 5 jours de mer, tout le monde est sur le pont pour admirer les falaises. Seulement voilà, à force de s'approcher des cotes, le bateau à heurté les hauts fonds marins. Brèche d'une trentaine de mètres de long sur l'avant babord du bateau.

Article du journal

Résultat, grosse frayeur quand même, débarquement en urgence sur Crozet. Crozet voit sa population passer de 40 à 150 pour une base qui ne peut accepter que 45 personnes maximum !

Débarquement sur Crozet

Des restrictions ont été mis en place. Je suis donc sur crozet pour une quinzaine de jours en attendant qu'un autre bateau me dépose sur Kerguelen !

carte du trajet

Arrivée à la Réunion

Marion Dufresne

Le départ

Marcassins

"Ildut, vise, accroupis-toi, retiens ta respiration et shoot zoom à fond !!!"

Cerf

C'est quand même chouette la photo ! ;)

La coulemelle ou lépiotes sont des champignons à spores blanches, à lamelles libres, à pied muni d'un anneau. Le chapeau peut aisément se séparer du pied sans la moindre déchirure. Le chapeau, portant un mamelon brun à son sommet dans beaucoup d'espèces, est plus ou moins squameux, donnant l'impression qu'on a affaire à un toit avec ses tuiles.

Coulemelle près du chalet

La différence entre ces espèces se fait surtout en fonction de la taille : les lépiotes de petite taille (moins de dix centimètres) appartiennent pour la plupart au genre Lepiota et sont à rejeter, certaines pouvant être mortelles; les lépiotes de grande taille, plus connues sous le nom de coulemelles, appartiennent en général au genre Macrolepiota et sont comestibles, plus ou moins appréciées selon les goûts des consommateurs.

Un de nos formateurs nous a appris à les reconnaitre. On est donc partis en forêt en ramasser ! Au départ, je n'étais pas super confiant pour en manger étant donnée que des champignons ressemblant aux coulemelles peuvent être mortelles...  Mais, après réflexions et en voyant que mes collègues n'étaient pas décédés dans d'atroces souffrances, j'en ai donc mangé. C'est assez bon, rien de transcendant non plus il ne faut pas exagérer.

Journée culturel aujourd'hui avec au programme, le visite du musée de sismologie et de magnétisme terrestre.

Ce musée est situé en face du jardin botanique de l'université de Strasbourg. Il dépend de l'institut de Physique du globe au sein de l'EOST.

On y retrouve une collection d'anciens instruments destinés à enregistrer le champs magnétique terrestre ainsi qu'à la mesure de phénomènes sismiques et de sismologies.

Par exemple, voici un ancien sismographe qui pesait déjà quelques tonnes. Sa taille, environ 2mx2mx2m. Alors que maintenant, un tel engin pèse 3-4 kilos et sa taille, en forme de cylindre, fait a peu près 30cm de diamètre sur 50cm de haut.


La précision de la mécanique est assez hallucinante...
Sinon, voici ci-dessous un ancien théodolite, instrument servant à mesurer le champs magnétique terrestre.
Avec tout les systèmes de visserie, nivellement, etc...Ce théodolite est encore plus beau en vrai !
Ces mécaniques de précision sont des pièces uniques et étant donnée la difficulté avec laquelle les scientifiques ont eu du mal à s'en servir (nivellement, réglage de miroirs...) Les autres hivernants et moi étions très heureux de ne pas avoir affaire à eux^^

On a aussi vu le pendule de Blum. Fabriqué en 1973, c'est un inclinomètre construit sur le principe d'un pendule horizontal.
La sensibilité de ce pendule permet de détecter la variation d'inclinaison d'un objet de 1000km  que l'on soulèverait de 1mm à une de ses extrémités !!

Une semaine de la formation se déroule à Brest.
Je suis hébergé au Village Vacances Domaine de Beauséjour au Conquet.

Chalet Beauséjour

Power Point

Restaurant

On a eu l'occasion de faire une vidéo-conférence avec les personnes de Dumont D'Urville. C'est là que l'on s'est rendu compte à quel point, le monde sur base et le monde en métropole étaient différents. Apparemment, la règle là-bas est d'avoir une barbe d'au moins 1 mois !




Tous, on a eu la chance de recevoir un magnifique sac IPEV, ainsi que le bonnet, le crayon et le sticker !!

Nous voilà donc au chalet, de droite à gauche :

Antonio => Concordia (italien)
Ildut => Amsterdam (français)
Johnny => Dumont d'Urville (français)
Wenceslas => Crozet (français)
Thibault => Kerguelen (français)

Première semaine, théorie sur la sismologie et la magnétologie.
Cours très intéressants. Entre autres, présentation des systèmes électroniques que l'on trouvera sur base.

Explication des phénomènes sismiques et magnétique. On a aussi vu l'origine des aurores australes. Il y en aura apparemment sur Kerguelen !

Deuxième semaine, entrainement aux mesures de champ magnétique absolu du globe terrestre.

L'appareil de mesure est un théodolite.

Une fois arrivée sur Strasbourg, les personnes de l’EOST nous ont montré où nous allions nous installer. En effet, pendant la partie du stage à Strasbourg, l'EOST met gracieusement à notre disposition une possibilité de logement à la station du Welschbruch. Tous les jours, on prend la voiture pour se rendre au village de Bars, puis on prend le train pour aller à Strasbourg.

C’est un chalet avec 2 grandes chambres et une salle de bain au premier étage, une cuisine/salle à manger et une salle de cours au rez-de-chaussée.

EOST

Avant de partir pour les Iles Kerguelen, Je dois faire une formation de 7 semaines au sein de l’Ecole et Observatoire des Sciences de la Terre ; L’EOST. Cette formation a pour but de me familiariser avec le travail que j’aurai à faire une fois sur Kerguelen. J’apprendrai donc les sciences de la sismologie et de la magnétologie.
Lundi 17 septembre au matin, réveil à 5h30, La tête un peu dans le brouillard, c'était le jour J !
J'étais pour alors chez mon frère à Paris, dans une jolie maison qu'il venait de s'acheter sur Argenteuil.
On est partis après avoir vite fais préparé les bagages vers 6h30. Le train à destination de Strasbourg part à 7h24.
On a réussi à grappiller quelques minutes grâce à son MP3. 7h02, la gare de l'EST apparait juste devant nous. Le ventre nouée et la gorge serrée, une poignée de main, un grand merci à mon frère et me voila embarqué dans le train pour 2h43 de trajet.
Etonnement, le trajet est passé très vite, le paysage défilait et semblait se stabilisé vers un décors de champs en premier plan,  de village en second plan et de succession de montagnes en arrière plan.
Une fois arrivée à Strasbourg, j'ai été surpris par le nombre de rues piétonnes. La ville est agréable et jolie.
Le rendez-vous à l’EOST de Strasbourg était à 11h. J’ai demandé mon chemin et pris le tram en direction de l’arrêt université. Une fois à l’EOST, j’ai fais connaissance avec mes futures colocataires Wen, Johnny et Ildut.

Tout a démarré en Janvier, lorsque dans mon école, des personnes sont venues faire une présentation de l’IPEV (Institut Paul Emile Victor).
L'Institut polaire français Paul Emile Victor ou IPEV est un groupement d'intérêt public français soutenant les universités et les laboratoires de recherche français souhaitant effectuer des recherches en milieux polaires, tant dans l'Arctique que dans l'Antarctique.
L’offre consistait donc à partir en milieu polaire, pour 1 an.
J’ai trouvé cette présentation tout à fait incroyable, ayant toujours voulu faire quelque chose qui sorte de l’ordinaire, cette présentation tombait vraiment à pic.

Peu de temps après, et m’étant renseigné sur le site de l’IPEV, j’ai envoyé mon CV.
Mon CV a été reçu. Après 2 semaines et 2 entretiens sur Brest, j’ai reçu une lettre pour continuer l’aventure sur Paris pour faire la visite médicale et les tests psychologiques fin avril.
J’ai donc séjourné chez mon frère qui m’a gentiment hébergé pendant une petite semaine.
La visite médicale et les tests psychologiques se sont très bien déroulés. J’ai fais encore 2 entretiens pour terminer la semaine.
Les mois passèrent sans avoir de résultats. Juin arriva et c’est là ou j’ai reçu la réponse comme quoi j’allais partir pour les iles subantarctiques, les iles Kerguelen !